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La Compagne
23 juillet 2011

Retour de sa chimio

Il ne voulait pas dormir. Comme il ne veut pas être malade, il avait décidé qu'il n'aurait pas les effets secondaires. Las ... Si les médicaments qu'on lui prescrit pour limiter les dégâts l'empêche de vomir, il ne lui enlève pas tout à fait cette sensation de nausée. Il tremble légèrement de partout. Et il est fatigué. Mais il ne voulait pas dormir.


Je me suis allongée sur le canapé et j'ai commencé une petite sieste, il est venu s'assoir près de moi. Je lui ai fait de la place. Il s'est allongé et au bout de quelques minutes j'ai senti son corps se relâcher. Il m'a dit "tu me donnes envie de dormir", j'ai dit "c'est très bien, dort !" il a rit, il a dit "dormez je le veux" j'ai sourit. Il s'est endormi. Je suis restée un moment contre lui à sentir sa respiration et son corps se détendre, puis je me suis levée tout doucement. Maintenant il dort, là derrière moi, il ronfle un peu.

Il fera vraisemblablement la prochaine chimio sans moi à ses côtés. La vie continue pour les enfants aussi, je vais partir en vacances devant avec sa fille et la notre. J'ai envie de partir devant, parce que j'ai envie de prendre l'air. J'ai envie de rester parce que j'ai envie d'être à ses côtés. Entre ses deux pôles, je ne sais pas ce qui est le mieux, non pas pour lui, mais pour moi. Lui, je sais, parce que nous en avons parlé que ça lui fait plaisir que je sois là mais qu'il ne considère pas ma présence comme indispensable. C'est un grand garçon, fort et tout et tout...

J'ai vu la psy de l'hôpital hier, celle qui est là pour les patients et la famille si on en éprouve le besoin. ça m'a fait du bien quand même de lui parler. De lui parler de ma fille, de comment aborder les choses avec elle. De lui parler de moi aussi. Elle m'a dit de me ménager des espaces pour moi. De ne pas m'oublier dans ce grand tout à gérer. C'est comme si le corps médical me donnait l'autorisation de l'égoïsme. Je dis ça sans ironie. De toute façon, si je veux tenir le coup sur la durée, ça va être indispensable. Je me dis aussi qu'on ne peut pas faire tourner la vie de toute la famille autour de cette maladie, elle prend déjà d'elle même tellement de place. Elle m' a dit aussi que j'étais en état de choc, il faut me faut un peu de temps pour digérer tout ça.

Je vais tâcher de le prendre ce temps. De toute façon, à chaque jour suffit sa peine ... 
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